France, 1907 : Attendre vainement.
« Attendez-moi sous l’orme », « Attendez-moi au rendez-vous que vous donnez, je n’irai pas. »
Au temps de la féodalité, un orme était planté devant la porte du château seigneurial. Sous cet arbre avaient lieu les assemblées des habitants, leurs fêtes, leurs danses : sous l’orme le juge du village rendait la justice. On conçoit que celui qui recevait assignation à comparaître sous l’orme pour s’y entendre convaincre d’un délit, soit par le juge même, soit par un adversaire, fût peu empressé à s’y rendre, et pût dire : « Attendez-moi sous l’orme : je n’irai pas. »
Le vieux Paloignon est amoureux d’un trottin qui refuse d’entendre ses soupirs.
— Serez-vous donc toujours insensible ? lui dit-il. Laissez-moi vous attendrir, depuis le temps que je suis sous le charme, attendant un mot de vous !
— Eh bien, maintenant, répond l’inhumaine, allez l’attendre sous l’orme.